Ça m'agace
Le goût de vivre est une chose fragile. Un rien peut vous le faire passer. Il suffit d'une bestiole d'un centimètre qui doit peser un gramme, un moustique en l'occurrence, pour transformer une nuit en cauchemar. Mais ce n'est pas tout. Il y a le serveur vocal qui fait semblant de ne pas vous comprendre et n'a jamais un mot gentil ; le désespéré qui choisit de se faire déchiqueter par votre TGV et vous fait louper votre entretien d'embauche ; les campagnes de dépistage qui vous rappellent avec délicatesse que vous êtes biodégradable ; les routiers qui essaient de se doubler sur l'autoroute ; le palmarès des hôpitaux qui révèle que l'hôpital où vous allez vous faire opérer de la hanche a obtenu la plus mauvaise note ; les pigeons qui chient partout ; les imprimeurs qui impriment en tout petit ; les exclusions de votre contrat d'assurance ; les mites qui attaquent de préférence l'endroit le plus visible de votre pull en cachemire ; les ouvre-boîtes intégrés qui font gicler sur votre pantalon l'huile de vos sardines, et beaucoup d'autres choses dont l'auteur vous réserve la mauvaise surprise.ça m'agace aurait pu n'être qu'un billet d'humeur. Bien pire, c'est un livre de mauvaise humeur. Parce que, tout ça, Fournier, ça l'agace.
Le goût de vivre est une chose fragile. Un rien peut vous le faire passer. Il suffit d'une bestiole d'un centimètre qui doit peser un gramme, un moustique en l'occurrence, pour transformer une nuit en cauchemar. Mais ce n'est pas tout. Il y a le serveur vocal qui fait semblant de ne pas vous comprendre et n'a jamais un mot gentil ; le désespéré qui choisit de se faire déchiqueter par votre TGV et vous fait louper votre entretien d'embauche ; les campagnes de dépistage qui vous rappellent avec délicatesse que vous êtes biodégradable ; les routiers qui essaient de se doubler sur l'autoroute ; le palmarès des hôpitaux qui révèle que l'hôpital où vous allez vous faire opérer de la hanche a obtenu la plus mauvaise note ; les pigeons qui chient partout ; les imprimeurs qui impriment en tout petit ; les exclusions de votre contrat d'assurance ; les mites qui attaquent de préférence l'endroit le plus visible de votre pull en cachemire ; les ouvre-boîtes intégrés qui font gicler sur votre pantalon l'huile de vos sardines, et beaucoup d'autres choses dont l'auteur vous réserve la mauvaise surprise.
ça m'agace aurait pu n'être qu'un billet d'humeur. Bien pire, c'est un livre de mauvaise humeur. Parce que, tout ça, Fournier, ça l'agace.