Le Presque
Marc se surnomme lui-même « le Presque » : presque encore jeune, il a presque réussi, a une famille presque nombreuse et, avec Chloé, sa femme depuis vingt-cinq ans, pas un nuage, ou presque. Faute de vivre le destin romanesque qu'il s'était imaginé, habité par un sentiment d'inaccompli, Marc rêve d'un ailleurs, d'une autre vie.
Parce qu'elle devine ce qu'il éprouve et refuse de le voir ainsi, Chloé décide de le mettre au pied du mur. Inversant les rôles, elle lui écrit une lettre le jour de leur anniversaire de mariage, où elle lui annonce qu'elle s'ennuie : elle veut s'épanouir, leur couple mérite mieux que de ronronner. Par ce sacrifice en forme de subterfuge, c'est à Marc qu'elle offre la liberté. Hélas pour Chloé, le test s'avère tristement révélateur : trop content de cette aubaine, Marc accepte la séparation, « pour voir ». Dans la foulée, il quitte son job et disparaît sans laisser d'adresse. Que va-t-il faire de cette liberté providentielle ? Un roman qui pose la question de l'accomplissement : se contenter de ce que l'on a, est-ce de la résignation ou de la sagesse ? Vouloir mieux et autre chose, est-ce une saine ambition ou est-ce poursuivre des chimères inaccessibles ? Où placer le curseur entre le réel - prosaïque mais source de joies à redécouvrir - et les rêves que l'on cultive ? En d'autres termes, nos rêves ne valent-ils que parce que nous nous trouvons toujours une bonne raison de ne pas les réaliser ?