Petites histoires douces-amères
De ses trois expériences de vie, en Bourgogne, à Paris et au Maroc, où elle enseigna pendant quinze ans, l'auteur a retiré une connaissance profonde des petites gens : paysans des deux Bourgognes - celle du vignoble et celle des prés et des bois -, Parisiens ordinaires des années d'après-guerre et Berbères de l'Atlas ou petit peuple de la médina de Fès.
C'est avec une jubilation contagieuse et une lucidité enjouée qu'elle entraîne ses personnages dans de courtes aventures, à la fois douces et amères. Ainsi, l'attachement démesuré d'un vieux paysan bourguignon, âpre au gain, pour sa terre, qu'il préfère à sa famille et à lui-même jusqu'à la mort. Ou encore le joyeux drille d'un douar berbère qui tire gloire d'être doté de trois testicules... jusqu'à ce qu'un médecin le détrompe. Il y a encore ce souvenir d'enfance de l'auteur qui, à l'âge de quatre ans, fait connaissance avec la mort lors d'un combat anglo-allemand à la fin de la guerre 1939-1945, dans son village de Commarin, en Bourgogne. L'émerveillement, aussi, d'un jeune berger qui retrouve son étoile perdue dans le regard d'une fille et découvre ainsi l'amour dans un bal de campagne.
Amours interdites, amours déçues, amours joyeuses... à travers ces « petites histoires », Claudine Vincenot nous fait partager son observation amusée des évènements du quotidien et son affection pour ses personnages, désemparés ou pleins d'astuce mais toujours attachants, pour peu qu'on les accepte avec leurs différences, leurs rêves parfois illusoires et leurs contradictions. Des humains qui nous ressemblent étrangement...