
Si Rome meurt
Par une nuit de septembre, à Rome, trois amis sortent d’un cinéma. Pietro, Tama et Monica ont en commun d’avoir chacun un parent étranger. Ils plaisantent souvent sur le fait qu’à eux trois ils forment un Italien et demi. Sur la place Colonna, ils croisent une cohorte avinée qui célèbre une victoire : Giorgia Meloni vient de remporter les élections. Pietro, qui a dix-huit ans ce soir, se soucie peu de politique. Sa seule obsession est le court métrage qu’il doit réaliser pour l’examen d’entrée dans une prestigieuse école de cinéma. Mais devant la fontaine de l’Acqua Paola, il rencontre un clochard qui a d’étranges théories sur l’Univers. Un doute gagne Pietro : ce SDF illuminé pourrait-il être son père, un astrophysicien disparu dix ans plus tôt ?
Après Les Échappés, premier roman très remarqué, Renaud Rodier nous offre, dans Si Rome meurt, le portrait d’une Europe qui bascule. Alors que Pietro, aidé de ses amis, plonge dans le monde des laissés- pour-compte de la Ville éternelle, c’est le sens de nos existences qu’il nous amène à questionner. Aussi truculent que tragique, lumineux comme l’Italie qu’il dépeint, ce roman rend hommage à l’Art et aux âmes fragiles qui veillent sur le rêve d’une humanité plus forte.