Tu devrais voir quelqu'un
Seuls 30 % des personnes ayant recours à la psychothérapie sont des hommes. À l’inverse, ce sont 40 % des femmes qui ont déjà eu recours à la psychothérapie ou à la psychanalyse. Comment expliquer cet écart ? Il serait tentant – misogyne mais tentant – d’affirmer que les femmes sont moins stables car plus émotives. La vraie raison est plus terre à terre : les femmes, davantage éduquées à parler de leur ressenti et de leurs difficultés psychiques, sont plus promptes à consulter. Et pourtant. Les hommes ont bel et bien des problèmes mentaux. Seulement, ils les gardent en grande majorité pour eux. Soit ils pensent qu’ils peuvent s’en sortir seuls, soit ils se déchargent sur leur entourage sans s’en rendre compte, soit ils les extériorisent, souvent de manière violente (par des comportements à risque, de l’agressivité). Ces hommes malheureux, anxieux, Maud Le Rest est allée à leur rencontre. La santé mentale au masculin est un non-dit sociétal. Si la prétendue « crise de la masculinité » a pu être abordée par la philosophie ou la sociologie, les problèmes mentaux masculins sont la plupart du temps à peine effleurés. Les analyser, les défricher, serait pourtant bénéfique pour les deux genres.