À gauche du lit
« Toi et moi, on est des combattants », répète Albert à Farrah.
Farrah enseigne les lettres dans un lycée défavorisé, elle se démène pour joindre les deux bouts. Albert a le double de son âge, c’est un avocat qui défend des islamistes au nom de l’État de droit.
Ils s’éprennent d’un amour fou.
Bouleversée par la récente décapitation d’un collègue, Farrah s’accroche aux valeurs républicaines. À chaque vague terroriste, l’étiquette « Arabe » qu’on lui colle l’étouffe un peu plus. Sa liberté ne supporte aucune assignation. Albert est blanc, bourgeois, et se passionne pour la cause des musulmans. Avec tant de fougue que bien vite se pose une question : sont-ils vraiment du même côté ?
Le jour éprouve leurs résistances. La nuit tisse leurs liens. Jusqu’à ce qu’une affaire particulièrement brûlante vienne raviver leurs déchirures.
A gauche du lit se révèle un puissant roman politique parce qu’il s’empare des grandes questions du temps pour les coller sur la peau, dans les mots, dans le lit. Iman Bassalah nous rappelle que l’identité est l’un des beaux sujets de la littérature.