Intérieur Soir
Une ravissante idiote, Oscar, Hibernatus, Mon oncle Benjamin, La Mandarine, L'Emmerdeur, Le Téléphone rose, L'Homme pressé, La Cage aux folles, L'Amour en douce, Le Souper, Beaumarchais l'insolent... Succès immédiats pour certains, mitigés ou plus tardifs pour d'autres, les films d'édouard Molinaro (1928-) n'en demeurent pas moins vivaces dans la mémoire populaire. Ce cinéma de divertissement et de qualité a valu à leur réalisateur un capital de sympathie, auprès du public, qui ne s'est pas démenti au fil des ans.
Dans ses mémoires, édouard Molinaro retrace par petites touches légères son parcours : sa formation d'autodidacte du 16 mm et de documentariste, la naissance de ses projets et ses tournages, ses attentes parfois déçues, ses divergences avec certains réalisateurs de la Nouvelle Vague qui se sont tournés vers un « cinéma d'auteur », ses amitiés avec d'autres réalisateurs de sa génération (Claude Sautet, Jean-Paul Rappeneau, Alain Cavalier, entre autres, qui ont été ses assistants), ses rencontres avec Brigitte Bardot, Bourvil, Lino Ventura, Michel Piccoli ou Jacques Brel, devenu un véritable ami...
On découvre aussi les colères de Louis de Funès qui ont failli mener à la rupture sur le plateau d'Oscar ; l'atmosphère électrique du tournage de L'Homme pressé à cause des exigences d'Alain Delon ; la difficulté d'adapter au grand écran la pièce de théâtre La Cage aux folles avec Jean Poiret puis Francis Veber, et le caractère explosif d'Ugo Tognazzi...
Il en ressort le portrait d'un dilettante au sens noble, un homme passionné par son métier, qui a connu les plus grands noms du cinéma français de la seconde moitié du xxe siècle.