La cruche cassée
Hayat El Yamani livre ici une belle réflexion, précise et émouvante, sur le travail de deuil, la solitude, le groupe, les différences culturelles et la féminité. Ce texte atteint à l'universalité par sa manière, délicate et profonde, de traiter de la puissance de la confidence.
Dounia revient dans son village natal, au Maroc, pour assister aux funérailles de Yemma, l'aïeule de la famille. Elle renoue avec un univers radicalement autre, dont le deuil accentue la singularité. D'abord spectatrice, Dounia, qu'on surnomme « l'Européenne », prend conscience, à la vue du corps de la vieille dame, de l'impact que cette mort a sur elle. La distance s'amenuise. Au fil des jours et des rituels, hommes et femmes se confient à elle, comme Yemma aimait à le faire. Son sentiment de différence s'efface, facilité en cela par la promiscuité féminine permanente, de la maison au hammam.