Un oiseau de nuit à Buckingham
Ce 24 juin 2016 au matin, à Londres, Paul Scarborough a l'esprit trouble des lendemains de cuite et une pensée pour son patron qui l'a congédié, pour sa femme qui l'a quitté, lorsqu'il entend à la radio le mot Brexit. Il comprend, consterné, que le vote pour la sortie de l'Europe l'a emporté.
à l'image de son pays décroché du continent, Paul Scarborough dérive. Sur le rebord de la fenêtre, une figurine en plastique : la reine. A-t-il une seule fois pensé à elle depuis quarante-cinq ans ? La reine existe en Angleterre comme existent le brouillard et le thé à 5 heures. Une évidence, un parfum d'éternité. Sa décision est prise, il doit lui parler... Il suffit d'attendre que la nuit tombe.
La reine d'Angleterre, quatre-vingt-dix ans, s'est endormie dans sa chambre de Buckingham Palace, entourée de ses six corgis - en peluche. Elle s'éveille en sursaut. Assis sur son lit, un homme. Qui est-il ? Que lui veut-il ? S'instaure un dialogue entre deux êtres que tout sépare. Le temps d'une nuit, la reine dépose sa couronne et délie sa parole. « Nous sommes tous des prisonniers », réplique-t-elle à cet homme entravé. Sommes-nous libres ? Vivons-nous enchaînés à notre destin ? Un dialogue à bâtons rompus entre émotion et fantaisie, souvent surréaliste, so british.